Un village écoute désolé
Le chant d'un oiseau blessé
C'est le seul oiseau du village
Et c'est le seul chat du village
Qui l'a à moitié dévoré
Et l'oiseau cesse de chanter
Le chat cesse de ronronner
Et de se lécher le museau
Et le village fait à l'oiseau
De merveilleuses funérailles
Et le chat qui est invité
Marche derrière le petit cercueil de paille
Où l'oiseau mort est allongé
Porté par une petite fille
Qui n'arrête pas de pleurer
"Si j'avais su que cela te fasse tant de peine"
Lui dit le chat
"Je l'aurais mangé tout entier
Et puis je t'aurais raconté
Que je l'avais vu s'envoler
S'envoler juqu'au bout du monde
Là-bas où c'est tellement loin
Que jamais on en revient
Tu aurais eu moins de chagrin
Simplement de la tristesse et des regrets
Il ne faut jamais faire les choses à moitié."
Jacques Prévert.
Un villaggio ascolta desolato
il canto d'un uccello ferito.
E' l'unico uccello del villaggio
e l'unico gatto del villaggio
l'ha divorato a metà;
l'uccello smette di cantare,
il gatto smette di far le fusa
e di leccarsi il muso.
Il villaggio prepara all'uccello
meravigliosi funerali,
e il gatto, che è invitato,
cammina dietro la piccola bara di paglia
ove l'uccello morto è disteso,
portata da una ragazzina
che non smette di piangere.
"Se avessi saputo di farti tanto male",
le dice il gatto,
"l'avrei mangiato tutto intero
e poi t'avrei raccontato
che l'avevo visto volar via,
volar via sino alla fine del mondo,
in un luogo talmente lontano
che mai nessuno ne ritorna.
Avresti provato meno dolore,
solo tristezza e rimpianti."
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